Blindage
Le domaine de la Médecine Nucléaire demande une réflexion approfondie sur la radioprotection compte tenu des sources de rayonnements. Ces dernières peuvent être ponctiformes et scellées pour les contrôles qualités des machines, elles peuvent être non-scellées et, de ce fait, contaminantes, elles peuvent être liquides ou gazeuses, elles peuvent avoir des désintégrations et des énergies variables, elles peuvent se déplacer dans l’espace lorsqu’elles sont injectées au patient et bien d’autres caractéristiques particulières… Cela implique que la radioprotection du personnel et du public est une question capitale dans un service de Médecine Nucléaire.
Il nous a été demandé de focaliser notre réflexion sur le calcul du blindage de la salle PET-CT. Ce calcul est visible sur nos différents tableaux de calculs. Ce fichier est en trois feuilles, la première feuille conerne le rayonnement du F18-FDG donc la partie PET, la deuxième feuille concerne le rayonnement X donc la partie CT et la troisième feuille est un récapitulatif ciblé sur les blindages nécessaires à ajouter.
Avant de passer aux calculs proprement dit, arrêtons-nous sur le plan architectural de la salle PET-CT. Nous avions dix structures à protéger : le local de contrôle, la porte du local de contrôle, le local technique, le couloir, le box d’injection n°4, la terre, le local technique du CT, la salle du CT, le sol donnant sur un garage et le plafond donnant sur des bureaux et des salles d’examens. Ce plan nous semble relativement bien fait car il y a de grosses épaisseurs de mur, les distances sont en plutôt grandes et les zones proches du point source sont souvent des zones de passage ce qui va réduire l’épaisseur de blindage nécessaire.
Revenons aux calculs. Pour expliciter et argumenter nos chiffres, nous avons créé une marche à suivre détaillant pour chaque colonne des différents tableaux les références utilisées et les calculs proprement dit. Certains choix de notre part sont à relever. Pour les calculs concernant la partie CT, nous avons choisi d’utiliser le même point de source que le PET et donc les mêmes distances. En faisant cela, nous sommes plus protecteurs car ce point est plus proche des zones où il pourrait y avoir des gens et donc il faudra ajouter plus de blindage. En réalité la source est plus éloignée et donc le blindage est surestimé. Nous avons aussi fait le choix d’utiliser la valeur de 150kV de moyenne qui est la plus haute valeur possible pour les calculs car nous n’avions pas cette information (nous estimons que 120kV aurait suffi) (point 4 de la Directive R-07-04). Pour conclure la partie CT, nous avons fait nos calculs avec une masse volumique du béton de 2100kg/m3 mais dans notre cas elle est de 2300 kg/m3 ce qui fait que nous avons encore une fois été plus protecteur et donc surestimé le blindage (Annexe 10 de l'Ordonnance sur les rayons X - OrX). Pour les calculs concernant la parte PET, nous avons fait le choix de diviser le facteur de zone du local de contrôle par deux car ce local est soumis à deux sources de radiations qui sont le PET-CT et la SPECT-CT de l’autre côté. Ceci va augmenter considérablement le blindage nécessaire (de 0mmPb à 4-4.5mmPb).
En conclusion, si nous regardons la troisième feuille des tableaux de calculs (Blindage PET + CT), il faudrait ajouter 4.5 mmPb au mur du local de contrôle, 4 mmPb à la porte du local de contrôle, 1.5 mmPb au mur du local technique et 1.5 mmPb au mur du couloir. Les autres structures n’ont pas besoin de protection supplémentaire.
Le document de calcul de blindage a pour but de documenter les mesures architecturales de radioprotection qui doivent être mise en place afin de respecter les limites de doses ambiantes autorisées. Il n’est pas fait mention d’une personne en particulier ayant la charge de rédiger ce document mais il doit être signé, et par ce fait validé, par un expert en radioprotection selon l’art.6 al.2 de l’Ordonnance du DFI sur l'Utilisation des Matières Radioactives (OUMR). Ce dernier en prendra donc la responsabilité. Le destinataire de ce document est l’Office Fédérale de la Santé Publique (OFSP) selon l’art.11 al.1 de l’Ordonnance sur la Radioprotection (ORaP).