Secteurs contrôlés et secteurs de travail
Lors de l’étude et de l’exécution d’un plan de construction d’un service de médecine nucléaire, il faut premièrement, déterminer les secteurs contrôlés ou les secteurs surveillés pour la limitation et le contrôle de l’exposition aux rayonnements selon l’article 78 de l’Ordonnance sur la radioprotection du 26 avril 2017.
Les secteurs contrôlés sont définis comme étant des secteurs soumis à des exigences particulières afin de garantir la protection contre l’exposition au rayonnement et empêcher la dispersion d’une contamination. Ce secteur est un lieu où la contamination de surface peut excéder par exemple 1CS. De plus, le titulaire de l’autorisation doit garantir que seul les personnes autorisées ont accès aux secteurs contrôlés (Article 80 de l’Ordonnance sur la radioprotection du 26 avril 2017). En effet, selon la directive L-07-02 concernant l’accessibilité et la signalisation des secteurs contrôlés et des zones du 14 mai 2018, l’accès au secteur contrôlé peut être limité par les mesures suivantes : utilisation d’une clef, d’un badge ou d’un code chiffré, ou alors par un contrôle à l’entrée (réception).
Les secteurs surveillés sont définis selon l’article 85 de l’Ordonnance sur la radioprotection du 26 avril 2017 comme étant des secteurs qui sont soumis à des exigences particulières afin d’assurer la protection contre l’exposition aux rayonnements ionisants produits par l’exploitation d’installations et l’utilisation de sources radioactives scellées. Dans le cas d’un service de médecine nucléaire les secteurs surveillés concerneraient les salles d’examens ayant un CT (SPECT-CT et PET- CT).
Par la suite, selon l’article 81 de l’Ordonnance sur la radioprotection du 26 avril 2017, il faut déterminer, au sein du secteur contrôlé, les type de secteur de travail (A, B ou C) utilisés. Ceci sera dépendant du type d’isotope utilisé dans le service. En effet, le classement par type de secteur se fait à partir des LA des isotopes utilisé dans le service : une activité de 1 à 100 LA = C, de 1 à 10000LA =B, 1LA jusqu’à la limite supérieure fixée lors de la procédure d’autorisation. Les secteurs de travail sont définis dans l’annexe 1 de l’ordonnance du DFI sur l’utilisation des matières radioactives comme étant tous les locaux dans lesquels sont utilisées des sources radioactives non scellées supérieures à la limite d’autorisation selon l’annexe 3, colonne 10, de l’Ordonnance sur la radioprotection du 26 avril 2017. Il s’agit notamment des laboratoires dans lesquels sont utilisés des radionucléides, des salles d’attente et de repos pour les patients auxquels des sources radioactives non scellées ont été administrées ainsi que des salles d’application ou d’examen et des chambres de patients soumis à un traitement radiothérapeutique.
Nous pouvons donc comprendre par ces lois, qu’il existe plusieurs secteurs de travail (qui peuvent également être des secteurs surveillés en même temps) au sein d’un même secteur contrôlé dans un service de médecine nucléaire.
Déterminer les secteurs de travail
Afin de déterminer le secteur de travail selon l’article 81 de l’Ordonnance sur la radioprotection du 26 avril 2017, il faut savoir quels examens seront effectués dans le service, puis le/les isotope(s) utilisé(s) pour ces examens ainsi qu’une estimation des activités injectées. Dans le cas où les protocoles de service n’ont pas été encore établis, une estimation de l’activité injectée pour chaque examen peut être faite à partir des guidelines procédurières européen (EANM).
Afin de déterminer le secteur de travail et donc le type de laboratoire, il faut s’intéresser aux LA (limite d’autorisation) ainsi qu’on activités à préparer. Dans le cas de notre service, il est évident que le secteur de travail sera de type C. Un labo de type C est établi pour les activités allant de 1 à 100 LA (article 81 alinéa 2 de l’Ordonnance sur la radioprotection du 26 avril 2017). Pour le Tc-99m, la LA est égale à 200MBq. En faisant le calcul, cela donne une limite à 20’000MBq. En observant les examens allant être effectués dans le service, cette limite ne sera, à priori, pas dépassée. Il va de même pour l’utilisation du F-18 (tableau 1 : récapitulatif des examens effectués dans le service). Lors de la détermination du secteur de travail, il faut prendre en considération l’activité maximale manipulée de l’isotope de plus fréquemment utilisé. Dans notre cas, c’est clairement le Tc99m qui sera utilisé comme référence dans la détermination du labo de type C.